Inscriptions hiéroglyphiques – Formule d’offrande par l’intermédiaire du roi

La formule d-n(y)-sw.t-ḥtp apparaît au sein de très nombreuses inscriptions hiéroglyphes.
Fasse le roi qui s’apaise Anubis qui est sur sa montagne, celui qui préside à la salle de l’embaumement, le maître du Pays-sacré (…), Stèle funéraire Metropolitan Museum.

Les inscriptions hiéroglyphiques présentes sur les monuments funéraires comportent très souvent la formule d’offrande par l’intermédiaire du roi, dite d n(y)-sw.t ḥtp. Que signifie-t-elle ? Voici quelques clés pour vous aider à déchiffrer des hiéroglyphes qui ont du sens.

Identifier la formule d n(y)-sw.t ḥtp dans les inscriptions hiéroglyphiques

La formule d’offrande par l’intermédiaire du roi, aussi appelée d n(y)-sw.t ḥtp, est inscrite sur de nombreux monuments funéraires. Elle se trouve généralement au début des inscriptions hiéroglyphiques, comme le montre l’image d’en-tête qui illustre cet article.

Cette formule est facilement identifiable car elle commence toujours avec les mêmes hiéroglyphes, dont d n(y)-sw.t ḥtp est la translittération (ou transcription) phonétique. Leur agencement peut être différent, comme on le voit sur les exemples ci-dessous, mais la signification est la même.

Début de la formule funéraire d-n(y)-sw.t-ḥtp, extrait d'une stèle funéraire avec plusieurs inscriptions hiéroglyphiques.
Formule funéraire d n(y)-sw.t ḥtp (exemple 1). Sens de lecture de droite à gauche.
Déchiffrer la formule funéraire d-n(y)-sw.t-ḥtp avec Enquêtes & énigmes.
Autre agencement pour la formule funéraire d n(y)-sw.t ḥtp (exemple 2). Sens de lecture de droite à gauche.

Que signifie cette formule ?

Il s’agit d’une invocation funéraire pour que le roi intervienne auprès des dieux. Le défunt souhaite, par l’intermédiaire de son souverain, pouvoir profiter des offrandes initialement consacrées aux divinités. Il s’agit d’une sorte de redistribution pour alimenter le culte funéraire. Dans les exemples proposés dans cet article, cette formule se traduit littéralement :

Fasse le roi que s’apaise + nom d’une divinité (parfois plusieurs).

Déchiffrer cette formule dans les inscriptions hiéroglyphiques

Il s’agit d’identifier 3 ensembles de hiéroglyphes : ceux qui désignent le roi, celui qui note le verbe « faire », ceux qui peuvent être traduits par « s’apaiser ».

Les hiéroglyphes pour désigner le roi

Dans cette formule, le hiéroglyphe du roseau et celui du pain désignent le roi : n(y)-sw.t.

Les deux hiéroglyphes pour le mot « roi » (d’après l’exemple 1).

Parfois le hiéroglyphe du pain est en ellipse.

Le mot « roi » avec ellipse du t (d’après l’exemple 2).

Dans la formule qui nous intéresse, le mot « roi » apparaît en premier mais se lit après le verbe. C’est ce qu’on appelle l’antéposition honorifique.

Reconnaître le hiéroglyphe du verbe faire ou donner

Ce hiéroglyphe est le plus facile à identifier. Il ressemble à un triangle, bien qu’il représente en réalité une sorte de pain d’offrande.

Le hiéroglyphe du verbe « donner » (d’après l’exemple 1).
Le hiéroglyphe du verbe « donner » (d’après l’exemple 2).

Ce signe est une manière de noter le mot « faire, donner », sous la forme du prospectif autonome (proche du subjonctif en français) : « fasse que ». On le transcrit d.

Les hiéroglyphes égyptiens pour le verbe « s’apaiser », « se satisfaire »

Le hiéroglyphe représentant un pain posé sur une natte peut se traduire par « s’apaiser » ou « se satisfaire ».

Le mot ḥtp pour « s’apaiser, se satisfaire ».

Sa translittération est ḥtp. Il est parfois accompagné de compléments phonétiques : t (le pain en demi-cercle) et p (la natte en forme de rectangle).

Le mot ḥtp avec deux compléments phonétiques.

La suite de la formule

Le dieu à qui s’adresse l’invocation est ensuite signalé. On trouve très souvent le nom d’Osiris avec des épithètes différentes, mais aussi celui d’Anubis ou encore d’Hathor.

Puis, il peut y avoir une mention de l’offrande invocatoire pr.t-ḫrw, ou bien une mention de la table d’offrandes. Elles servent souvent à introduire une énumération d’offrandes dont le défunt souhaite profiter. C’est après qu’apparaît le nom de la personne décédée, suivi parfois de sa filiation ou du nom de son conjoint.

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