Lire les hiéroglyphes et déchiffrer le nom du dieu Osiris

Dernière mise à jour le 12 avril 2022 par Enquêtes & énigmes

Apprendre à traduire les hiéroglyphes avec les noms des dieux de l'Egypte antique.
Offrande au dieu Osiris par le roi Amenhotep Ier et sa mère, stèle Brooklyn Museum.

Osiris est certainement le dieu égyptien le plus mentionné sur les monuments égyptiens. C’est en effet la divinité qui règne sur le royaume des morts, l’au-delà que chaque défunt souhaite rejoindre. Osiris est l’espoir de la renaissance dans un autre monde. Il est donc présent dans les prières et au sein de nombreuses formules invocatoires. Quels sont les hiéroglyphes qui servent à écrire le nom de ce dieu ?

Reconnaître le nom Osiris en hiéroglyphes

Le nom « Osiris » est très souvent inscrit sur les monuments funéraires pour deux raisons. D’abord, parce qu’il s’agit de la principale divinité que la personne décédée invoque dans sa tombe et sur son équipement funéraire. Le mort souhaite que le dieu intercède en sa faveur et pourvoit notamment à l’alimentation en offrandes de son culte funéraire. La formule d’offrande par l’intermédiaire du roi est donc souvent adressée à Osiris.

L’autre raison est que devenir un Osiris est ce à quoi aspire tout défunt en Égypte ancienne. Il s’agit d’obtenir la justification par le tribunal d’Osiris. Si le cœur du défunt est trop lourd, il est jeté à la Dévoreuse. Si le cœur du défunt est juste, celui-ci peut suivre la même destinée qu’Osiris, c’est-à-dire revenir à la vie dans l’au-delà et évoluer parmi les êtres divins. Ainsi, on trouve fréquemment sur les monuments une sorte de dédicace, construite de la manière suivante : « l’Osiris, nom du défunt, juste-de-voix ».

Il y a plusieurs manières d’écrire en hiéroglyphes le nom d’Osiris. Il est cependant toujours translittéré (c’est-à-dire noté phonétiquement) de la même manière : Wsjr « Ousir ». Le mot « Osiris » (Ὄσιρις) est lui-même une transcription grecque de Wsjr.

Les hiéroglyphes classiques pour noter le nom d’Osiris

Dans les tombes, sur les monuments funéraires et dans certains textes inscrits sur les parois des temples, le nom d’Osiris présente une graphie classique. Les deux signes les plus courants sont le trône en forme d’estrade et l’œil.

Parmi les hiéroglyphes qui permettent d'écrire le nom d'Osiris, on trouve celui du trône à estrade.
Hiéroglyphe du trône à estrade.
L'œil est un hiéroglyphe qui sert à écrire le nom d'Osiris.
Hiéroglyphe de l’œil.

Le trône en forme d’estrade donne ws (ous) et l’œil donne jr (ir).

Un troisième hiéroglyphe peut être présent, en tant que déterminatif (un signe muet). Il s’agit du signe de la divinité assise et portant une barbe postiche.

Ce hiéroglyphe apparaît parfois comme déterminatif dans le nom d'Osiris.
Hiéroglyphe du dieu assis avec une barbe.

Dans les textes hiéroglyphiques on peut donc trouver le nom d’Osiris agencé ainsi :

Le nom d’Osiris en hiéroglyphes, agencement en ligne.
Osiris en hiéroglyphes avec un déterminatif, agencement en ligne.
Osiris en hiéroglyphes avec un déterminatif, agencement en colonne.

Les autres manières d’écrire le nom d’Osiris

La variante graphique la plus courante est celle où le hiéroglyphe du siège portatif remplace le hiéroglyphe du trône à estrade : 

Hiéroglyphe du siège portatif.
Une variante du nom d’Osiris.

La translittération du siège portatif est la même que celle du trône à estrade : ws (ous).

Les temples d’Égypte regorgent de graphies différentes. Le Lexikon der ägyptischen Götter und Götterbezeichnungen comptabilise plus de 30 manières d’écrire le nom d’Osiris.

Pour aller plus loin

  •  Sur les équivalences entre les hiéroglyphes et leurs valeurs phonétiques, voir Alan Henderson Gardiner, Egyptian Grammar. Being an Introduction to the Study of Hieroglyphs, Londres, 1927, p. 442-548. A.H. Gardiner a classé les hiéroglyphes les plus usuels en catégories, tout en leur attribuant à chacun un code de classification. Ainsi, dans sa sign-list, l’œil = D4 ; le trône à estrade = Q1 ; le siège portatif = Q2 ; le dieu assis avec une barbe postiche = A40.
  • Christian Leitz, et al., Lexikon der ägyptischen Götter und Götterbezeichnungen II, p. 528c.

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