Dernière mise à jour le 3 mars 2021 par Enquêtes & énigmes
Lire les hiéroglyphes demande de l’entraînement ! La principale complexité du système hiéroglyphique est qu’un même mot peut s’écrire avec un hiéroglyphe idéogramme ou bien avec des hiéroglyphes phonétiques et muets. L’observation et la logique sont essentielles quand on souhaite déchiffrer ces énigmes épigraphiques. Prenons l’exemple du mot pain.
Les hiéroglyphes du pain en Égypte antique
Le mot pain peut s’écrire avec un hiéroglyphe idéogramme ou plusieurs hiéroglyphes phonétiques, souvent accompagnés d’un ou plusieurs hiéroglyphes déterminatifs. Comme dans de nombreuses civilisations, il existait en Égypte antique différentes sortes de pains.
Le mot pain en tant qu’idéogramme
Dans le système hiéroglyphique égyptien, un mot peut s’écrire avec un seul hiéroglyphe. D’un point de vue linguistique, il s’agit alors d’un idéogramme.
Par delà la mort, les anciens Égyptiens bénéficient d’offrandes et de nombreuses formules pour pouvoir continuer à se nourrir. Ces formules funéraires, comme la pr.t-ḫrw, mentionnent généralement les mêmes aliments représentés par les mêmes signes hiéroglyphiques. Ce sont des hiéroglyphes idéogrammes, ils représentent chacun un mot :
En Égypte ancienne, le même mot peut s’écrire avec un idéogramme ou présenter une forme complète composée de hiéroglyphes phonétiques + un ou plusieurs hiéroglyphes muets placés à la fin du mot. Ces derniers hiéroglyphes sont « déterminatifs ». Ils permettent en effet de déterminer le sens du mot écrit avec des hiéroglyphes phonétiques.
Le même mot phonétiquement
Une graphie complète du mot pain est :
Le hiéroglyphe en demi-cercle est phonétique. Il marque le t, c’est le même que pour noter le féminin, comme dans « fille ». Lui-même représente une sorte de pain, mais il est rarement employé comme idéogramme. Il est ici accompagné de deux pains différents qui servent de déterminatifs et ne laissent aucun doute sur la lecture.
Plusieurs catégories de pains
Il existe de nombreuses sortes de pains en Égypte antique. Prenons l’exemple du pain-châyt.
Les trois premiers hiéroglyphes sont phonétiques :
Le dernier signe est le déterminatif :
Il indique que l’aliment fait partie de la catégorie des « pains ». Les éléments phonétiques montrent qu’il ne s’agit pas d’un pain ordinaire. Il est notamment offert aux dieux lors des fêtes.
Cet exemple démontre qu’un même hiéroglyphe peut être idéogramme ou déterminatif selon le contexte dans lequel il est employé. En effet, le dernier hiéroglyphe présenté ici a une fonction de déterminatif. Or, il s’agit du même signe que celui présenté au début de cet article, employé comme idéogramme pour le mot pain.
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