Dernière mise à jour le 3 mars 2021 par Enquêtes & énigmes
Déchiffrer les hiéroglyphes est indispensable pour étudier la civilisation égyptienne. Il suffit parfois de quelques clés pour déchiffrer une énigme… Mise en pratique avec les termes de la filiation.
Des hiéroglyphes pour marquer la filiation
Fille, fils, mère, père, sont des mots qui apparaissent régulièrement dans les inscriptions hiéroglyphiques.
« Ta fille » en trois hiéroglyphes
Voici un extrait d’un texte hiéroglyphique présent dans la tombe d’Ouserhat (TT56), qui se trouve sur la rive ouest de Louqsor. Les trois hiéroglyphes encadrés signifient « ta fille ». Comment cela fonctionne ?
Le canard signifie « fils ». Le pain (le hiéroglyphe en demi-cercle) placé derrière le canard est la marque du féminin. Donc canard + pain = fille.
Le dernier hiéroglyphe, une corbeille avec une anse, sert à noter le pronom personnel « tu » ou l’adjectif possessif « ta, ton ».
« Fils de sa fille »
Dans le texte suivant, présent dans la tombe d’Ahmès fils d’Abana, à el-Kâb, les six hiéroglyphes encadrés signifient « le fils de sa fille ». Il n’y a pas de mot pour dire « petit-fils ».
On retrouve le canard « fils », suivi d’un trait qui ne se lit pas, il confirme juste que le canard est un idéogramme.
Le filet d’eau signifie « de ».
Le canard + la marque du féminin (le pain en demi-cercle) donnent « fille ».
Enfin, le dernier hiéroglyphe est une vipère qui en Égypte ancienne sert à noter le pronom personnel masculin « il » ou l’adjectif possessif « sa, son ».
Trois hiéroglyphes pour dire « sa mère »
Restons dans la tombe d’Ahmès fils d’Abana avec ces trois hiéroglyphes qui signifient « sa mère ».
Dans cet exemple, le vautour signifie « mère » car il est accompagné de la marque du féminin : le hiéroglyphe du pain. Mais attention, le mot « père » ne s’écrit pas avec le hiéroglyphe du vautour seul.
Ainsi, en égyptien ancien, le hiéroglyphe du vautour associé à celui du pain donnent ensemble le mot « mère ».
On retrouve ensuite la vipère qui sert à noter le pronom personnel « il » ou l’adjectif possessif « sa, son ».
Comment s’écrit « père » ?
Le mot « père » se note à l’aide de trois hiéroglyphes : le roseau, le pain et la vipère. Ici la vipère n’est pas à lire comme un pronom personnel, mais comme un signe bilitère qui se prononce « it ».
Découvrons maintenant l’inscription laissée par Pahery dans la tombe de son grand-père, Ahmès fils d’Abana :
« Par le fils de sa fille, administrateur des travaux dans cette tombe, en faisant vivre le nom du père (de) sa mère, le dessinateur d’Amon, Pahery, juste de voix ».
Détectives explorateurs du passé, êtes-vous prêts à déchiffrer des énigmes hiéroglyphiques ? RDV dans Abomination au temple de Ptah.
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