Dernière mise à jour le 5 avril 2022 par Enquêtes & énigmes
La procession funéraire illustre souvent les tombes et les papyrus des dignitaires égyptiens de l’Antiquité. Elle peut parfois se lire comme une bande dessinée, ponctuée des moments particuliers du dernier voyage du défunt sur terre. En quoi consiste cette procession en Égypte ancienne ?
Composition d’une procession funéraire égyptienne
Le corps du défunt est remis à la famille à sa sortie de l’atelier d’embaumement. Débute alors la procession funéraire menant à la tombe.
Ce genre de procession se retrouve souvent dans les tombes et sur les papyrus porteurs de textes funéraires comme le Livre des Morts. Ce « livre », un ensemble de formules et de vignettes, avait pour fonction d’aider le défunt à rejoindre l’au-delà.
Le Livre des Morts du scribe Nebqed reproduit plusieurs moments de la procession.
Le traîneau
Des bovins tirent le traîneau sur lequel repose le sarcophage contenant la momie. Un ritualiste verse du lait sur le chemin qu’emprunte la procession. Derrière lui, le prêtre sem effectue des fumigations et des libations. Celui-ci est bien identifiable avec sa peau de panthère. Cette charge de prêtre funéraire incombe généralement au fils du défunt, son héritier.
Aux extrémités du traîneau, deux prêtresses jouent les rôles des déesses Isis et Nephthys, tandis qu’une pleureuse se penche sur le sarcophage.
Le naos
Quatre ritualistes tirent un naos qui abrite les vases canopes, c’est-à-dire les récipients qui contiennent les organes du défunt. Un prêtre, jouant le rôle d’Anubis, protège le naos.
Les pleureuses dans la procession
Des dames et des dignitaires, venus accompagner le défunt, arrivent en fin de cortège. Ces dames sont des pleureuses.
Les pleureuses avaient pour rôle d’accompagner de leurs cris et de leurs lamentations la procession funéraire. Il pouvait s’agir de membres de la famille, mais aussi de pleureuses professionnelles spécialement recrutées pour l’occasion.
Remarquez les mouvements de leurs bras qui animent presque cette représentation de la tombe de Ramosé !
Selon l’organisation de la ville, il était parfois nécessaire de traverser le Nil pour rejoindre la nécropole. Le cortège prenait alors place dans différentes embarcations.
Le mobilier funéraire
Chaque défunt emportait avec lui du mobilier dans sa tombe. Selon ses moyens, tout ce qui pouvait être utile dans l’au-delà.
C’est ce que montre cette représentation, extraite de la tombe de Menna. On reconnaît dans l’embarcation une partie du mobilier qui accompagne le défunt dans la mort : un lit, un chevet pour soutenir la tête, un miroir, un éventail et plusieurs récipients.
Rituel avant la mise au tombeau
La procession se termine, le sarcophage du défunt se dresse maintenant devant l’entrée de la tombe. Celle-ci est surmontée du hiéroglyphe de l’Occident, le royaume des morts.
Une pleureuse se lamente, assise aux pieds du sarcophage, tandis que le prêtre sem lève une herminette, instrument essentiel dans le rituel de l’Ouverture de la bouche. C’est un rituel qui se pratiquait aussi sur des statues, pour en savoir plus rendez-vous sur Abomination au temple de Ptah.
Au-dessus du prêtre, une inscription en hiéroglyphes cursifs indique : « Purifier le scribe Nebqed, juste de voix ».
Pour aller plus loin
- Jean-Claude Goyon, Rituels funéraires de l’ancienne Égypte – Le Rituel de l’embaumement, le Rituel de l’ouverture de la bouche, les Livres des respirations.*
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